marianne !

     COMMUNIQUE DU FRONT DEMO DE LIBERATION DES MARIANNES

Nous, commandos du FDLM (Front Demo de Libération des Mariannes), revendiquons l’action qui a abouti aujourd’hui à la libération simultanée de Mariannes en trois endroits du Pays Basque nord: Mauléon (commando René Cassin), Saint-Jean-Pied-de-Port (commando Rigoberta Menchu) et Ustaritz (commando Dominique-Joseph Garat). Trois communes représentatives d’autant de provinces dans lesquelles Marianne ne pouvait que constater, impuissante, tout ce que l’on pouvait faire en son nom, au nom de la République.

La République, concept universaliste et progressiste, issu des Lumières du XVIIIème siècle qui prétendaient éclairer le monde. Une République qui voyait le peuple refuser la domination du monarque, proclamer qu’il était seul souverain en générant une société nouvelle rejetant les privilèges, pour proclamer l’égalité devant la loi de tous les citoyens. L’aboutissement d’un long effort de l’humanité, de Platon à Rousseau en passant par Paoli ou Washington, pour assurer l’épanouissement de l’individu collectif qu’est l’ensemble des citoyens. Mais en lieu et place de ces beaux principes, c’est tout son message que Marianne a vu dévoyé.

Quelle liberté, quelle souveraineté du peuple lorsque le principe de la majorité cesse d’avoir cours selon que l’on se situe au nord ou au sud de l’Adour? Marianne a vu les élus de ce pays se positionner majoritairement en faveur d’un département Pays Basque, d’une chambre d’agriculture, ou du rapprochement des prisonniers politiques; des maires, des conseils municipaux, représentants du peuple choisis au suffrage universel, humiliés publiquement de voir leur représentativité démocratique ainsi bafouée.

Quelle égalité devant la loi pour la langue basque lorsqu’un schéma d’aménagement linguistique est adopté, qu’une majorité toujours plus importante de la population demande l’enseignement généralisé de l’euskara et la bilinguisation du service public, mais qu’un obscur texte de loi a finalement imposé que la seule langue de la république se devait d’être le français. Pour Marianne qui, à sa naissance, représentait une république multilingue, l’instruction publique, l’armée ou les amendements de constitution ont enterré l’égalité culturelle. Elle a vu les gouvernements rester sourds face à toutes ces revendications, mettre une majorité en minorité.

Et Marianne de demander quand doit donc s’appliquer le principe de résistance à l’oppression établi par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen... Car, passez-lui l’expression, elle commence vraiment à en avoir ras le bonnet phrygien d’être instrumentalisée de la sorte.

 

Marianne outragée ; Marianne brisée ; Marianne martyrisée ; mais Marianne libérée !

FRONT DEMO DE LIBERATION DES MARIANNES

 

Libérée par des citoyens ayant entendu son appel au secours, ne pouvant rester de marbre à la voir figée de grès ou de force sur son socle. Car nous, membres du FDLM, sommes issus de la même tradition républicaine, dans sa dimension universaliste et progressiste, loin de la conception réductrice et cocardière qui est censée la représenter aujourd’hui. Et Marianne est des nôtres.

Trois premiers bustes ont désormais pris leurs jambes à leur cou, en attendant que les autres les rejoignent, bras dessus, bras dessous. Car c’est un appel à bras ouverts à la jeunesse et aux forces vives de ce pays que Marianne et les Demo lancent ici, un appel à remplir son devoir sacré de citoyen en gagnant les rangs du FDLM, à ne pas rester les bras croisés. Ensemble, nous pouvons offrir à toutes les Mariannes le bol d’air dont elles ont besoin, en espérant que pendant ces quelques vacances la République apprenne à se montrer digne de son visage.


Libérons les Mariannes!
Démocratie pour le Pays Basque!


 

 
 

COMMUNIQUE DU JEUDI 11 AVRIL 2002

DU FRONT DEMO DE LIBERATION DES MARIANNES

Nous FDLM, adressons cette communication à qui veut l’entendre:

Aujourd’hui, jeudi 11 avril 2002, notre camarade de lutte Nikolas Padrones comparaît devant une cour de justice pour un haut fait d’arme, la libération de la Marianne de Saint-Jean-de-Luz. En son temps, nous avions revendiqué cet immortel exploit en mettant en relief la scandaleuse situation de ce pauvre petit buste oublié sur le rebord d’une fenêtre de la salle du conseil de la mairie, qui n’a conservé de “Maison du Peuple” que le nom. Car même pour 2kg500 de plâtre, voir sans arrêt la volonté majoritaire d’une population être ainsi foulée aux pieds ne peut laisser de marbre. La gestion par les pouvoirs publics en général et par le maire de Saint-Jean-de-Luz en particulier, des questions du département Pays Basque, de l’euskara ou du rapprochement des prisonniers politiques basques, sont autant de pierres supplémentaires dans la lapidation de tous les principes républicains.

C’est pourquoi le procès d’aujourd’hui n’est pas celui d’un démo mais bien le procès de celles et ceux qui refusent d’écouter la voix de ce pays. C’est le procès du gouvernement français, embourbé dans un jacobinisme étriqué et archaïque, héritier de Robespierre plutôt que de Rousseau. C’est le procès de ces caciques de la politique locale qui sont censés relayer la volonté de leurs administrés, mais leur crachent au visage les postillons d’un insondable mépris. Nous ne reconnaissons donc pas ce tribunal et les seuls juges que nous légitimons sont les citoyens de ce pays venus juger leurs élus. Que ceux-ci prennent garde: la roche tarpeïenne n’est pas loin du Capitole et le paisible fleuve populaire pourrait bien se muer en une incontrôlable inondation démocratique qui balaiera tout.

Aussi le glaive de la justice officielle peut-il bien s’abattre aujourd’hui tel le lion impitoyable sur la frêle gazelle. Car comme le dit si justement le dicton bamilenké: “Nguma bemoukassi ikatawa omakité” (intraduisible en français). Les bourreaux peuvent nous ébouillanter, nous écarteler, nous faire écouter de la gaita toute la nuit, rien n’entravera la marche héroïque des combattants de la démocratie. Les forces dites de l’ordre peuvent nous incarcérer, nous isoler, ne nous donner à manger que du choux et à boire que de l’eau, nous crions bien fort que les geôles les plus sombres et les cachots les plus froids ne nous font pas peur, et que les barreaux de l’injustice ne sauraient embastiller le chant glorieux de la liberté, appelant de nouveaux compagnons à se dresser pour poursuivre la lutte.

Car il reste encore beaucoup de Mariannes à libérer. Par ce communiqué, nous en profitons pour revendiquer la libération, le matin-même de ce procès, de la Marianne d’Anglet, qui s’en va donc rejoindre ses 5 consoeurs déjà libérées et qui se portent très bien, merci. De cette salle d’audience, c’est donc un appel à la libération de toutes les Mariannes encore détenues que nous lançons aux bonnes volontés, un appel à rejoindre le FDLM. L’avenir est à nous. L’Histoire nous attend alors soyons ponctuels.

Gora Maianak !
Gora Demo !